La malbouffe, entre plaisir et honte
Nous savons tous ce que nous sommes censés faire : manger correctement, consommer 5 fruits et légumes par jour mais surtout éviter la malbouffe pour notre santé comme pour notre ligne. Sauf qu’en réalité, il est bien difficile de résister à une soirée burgers entre amis ou à la cuillère de Nutella par-ci par-là.
Le résultat ? Un sentiment de honte peut s’installer mais également de plaisir à consommer ce type d’aliments proscrits par tous les diététiciens. Quel sentiment éprouvent les femmes face à la consommation de chocolats, de frites, de pâte à tartiner ou encore d’hamburger ?
C’est ce que nous vous proposons de découvrir grâce au sondage Ifop pour Natura-santé.fr réalisé par questionnaire auto-administré en ligne du 11 au 12 juillet 2018 auprès d’un échantillon de 1 030 personnes et grâce à l’analyse de François Kraus sur les résultats de cette étude. Vous verrez que certains chiffrent concernant le rapport des femmes avec la malbouffe vont très certainement vous surprendre.
Malbouffe et plaisir : un phénomène plus féminin que masculin
Les femmes, nous le savons, se restreignent plus que les hommes car elles se voient subir une pression beaucoup plus soutenue liée au respect des normes physiques et esthétiques. Ce qui est donc surprenant dans ce sondage et qui balaie toutes les idées reçues, c’est qu’elles ressentent pourtant beaucoup plus de plaisir que les hommes à manger des aliments considérés comme de la malbouffe. Elles sont 57 % à avouer ressentir un plaisir intense lorsqu’elles en consomment contre 48 % des hommes.
Du plaisir certes mais aussi de la culpabilité !
Les femmes ressentent plus de plaisir à se laisser tenter par des aliments considérés comme de la malbouffe mais elles sont aussi plus nombreuses que les hommes à culpabiliser et donc à avoir honte. Ce sentiment de culpabilité est lié au fait qu’elles sont davantage confrontées à la pression physique et esthétique impulsée par la société actuelle. Les magazines féminins prennent beaucoup de plaisir à relayer tantôt des femmes aux corps de rêve tantôt le dernier régime à la mode, et cela en complexera plus d’une !
Si elles sont 52 % à culpabiliser c’est parce qu’elles savent qu’elles sont censées faire attention à ce qu’elles mangent pour éviter un signe de manque de contrôle de soi. Le sondage Ifop nous révèle également qu’elles sont nombreuses à cacher à leur proche qu’elles ont consommé des produits de malbouffe. D’ailleurs, la plus grosse pression se situent chez les jeunes filles puisqu’elles sont environ 40 % à avoir déjà eu honte en mangeant des aliments de type malbouffe.
Les aliments qui suscitent le plus de honte chez les femmes
Les femmes ne culpabilisent pas de la même façon en fonction des aliments associés à la malbouffe. Par exemple, elles sont 41 % à avoir honte lorsqu’elles mangent de la pâte à tartiner contre 32 % pour du chocolat. Elles sont également 39 % à culpabiliser après avoir manger un hamburger contre 31 % pour une glace.
Le sondage démontre également que 63 % des femmes cadres reconnaissent avoir honte en mangeant des aliments associés à la malbouffe. La raison est simple selon François Kraus : une femme qui s’élève socialement va plus être dans le contrôle de soi, dans le respect de son corps et de son apparence pour réponde à une exigence demandée pour faire partie de l’élite sociale. En consommant un hamburger ou du Nutella, elles ne rentrent pas dans les « cases » qu’imposent leur statut de cadre et un sentiment de honte apparaît très vite.
Le syndrome du Nutella en quelques mots
63 % des femmes cadres et 52 % des femmes de moins de 25 ans avouent avoir déjà eu honte en mangeant de la pâte à tartiner. Toujours selon François Kraus, la pâte à tartiner est le summum de la honte.
Chez les femmes, le chocolat est l’aliment qui leur procure le plus de plaisir mais également le plus de honte. Nous avons tous en tête les émeutes liées à la promotion du Nutella et les images de personnes qui se battaient pour avoir leur pot de pâte à tartiner. Le Nutella est un aliment qui on le sait est mauvais pour la santé mais également pour l’environnement.
Le syndrome de honte qui est lié au Nutella est donc stigmatisé par le fait de consommer un aliment qui n’est pas bon ni pour notre santé ni pour l’environnement puisque l’huile de palme qu’il contient est responsable de déforestation et du délogement forcé des animaux qui y vivent.
La cartographie des régions françaises de l’IMC (Indice de Masse Corporelle) VS sentiment de honte
Question de la rédaction à François Kraus, directeur d’étude à l’Ifop:
Pourquoi le nord de la France dont l’IMC est le plus élevé, est-il sujet à un sentiment de honte aussi fort envers la Malbouffe?
« Il est intéressant de noter que la région du Nord Pas de Calais possède l’indice de masse corporelle le plus important. Cela est explicable par la présence d’une population dont le profil de catégorie sociale est plus populaire, également stigmatisé socialement. Aussi car esthétiquement, cette classe sociale possède moins de pression, ils mangent moins bien et font par conséquent moins attention à leur alimentation ou à leur santé. Tout le monde n’est pas sensible à la pression du bien manger. »
Qu’en pensez-vous ? Votre région est-elle représentée de la meilleure manière ? vous identifiez-vous à ces chiffres ?
Pour télécharger les résultats détaillés de l’enquête : Analyse Enquete Malbouffe – Ifop – Natura-Sante – 25.07.2018
L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1 030 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.